Définition
La pratique d’une moxibustion dite « sans fumée » est généralement l’usage d’un bâton ou d’un cône préformé, qui ne produit quasiment pas de fumée lors de sa combustion.
Cette pratique est utile dans les cabinets ou dispensaires qui ne disposent pas d’un système spécifique de ventilation ; elle peut aussi être mise en œuvre par le patient à son domicile.
Propriétés
Les propriétés thérapeutiques et les indications du moxa sans fumée sont à peu près les mêmes que celles de l’armoise pure. Toutefois, la transformation de l’armoise pure par le grillage affaiblit un peu le potentiel de traitement. Pour compenser cette différence, certains fabricants vont utiliser une armoise à griller de qualité supérieure (temps de maturation et ratio) et peut-être même y ajouter encore de la poudre de plantes médicinales.
Fabrication
Les bâtons de moxa ainsi que tout autre dispositif « sans fumée » sont fabriqués à base de feuilles d’armoise (Aiye 艾叶) de la variété d’armoise artemisiae argyi.
Après avoir été séchées et hachées, les feuilles sont grillées au noir (chǎotàn 炒炭) et réduites en poudre. Un liant humide est ensuite ajouté et les bâtons sont ensuite préformés et mis à sécher.
Caractéristiques et utilisations
Généralement, le moxa est conditionné sous forme de bâton ou de cône. Sa couleur est noire et sa consistance dure, comme un morceau de charbon. Il est cependant plus délicat qu’un bâton de moxa fait d’armoise pure et peut se casser si on le laisse tomber.
Allumer : du fait de sa consistance dure, le moxa va mettre une à deux minutes pour s’allumer et atteindre sa température de travail. Pour faciliter sa mise en route, il est préférable d’utiliser un briquet « torche » (ou briquet chalumeau). Une bougie est encore mieux adaptée que des allumettes.
Nettoyer : pendant la séance de traitement, il convient d’enlever régulièrement les cendres en raclant délicatement la surface incandescente. Cela permet de garder une constance de la température de travail (la cendre limite le rayonnement du moxa). Cela évite aussi qu’une accumulation de cendre chaude ne tombe sur la peau du patient.
Éteindre : en fin de séance, il est indispensable que la braise du bâton de moxa puisse s’éteindre paisiblement en une minute dans un étouffoir adapté. Celui-ci peut-être en bois ou en métal, d’un diamètre de 2 millimètres supérieur au diamètre du bâton et d’une hauteur suffisante pour englober toute la braise (le trou en général de 30 à 40mm de profondeur).
Précautions d’emploi
Le choc : sous forme de bâton, le moxa sans fumée est particulièrement sensible au choc, à la percussion et à la contrainte pendant l’utilisation ou les transports. Pendant les séances, il est impératif de retirer les cendres en grattant délicatement la braise et éviter ABSOLUMENT de frapper le bâton sur le bord du cendrier ; cela risque de fragiliser le bâton, de le casser, de fragmenter la braise et de brûler la peau du patient ou l’environnement de travail.
L’humidité : entre les séances de traitement, le bâton doit être stocké de préférence dans un endroit sec et à l’abri de la lumière. L’exposition à des différences de température et d’humidité (par ex. un bord de fenêtre ou sur le radiateur) va fragiliser le bâton et augmenter le risque de cassure. Il en va de même pour le stockage du matériel neuf.
La sécurité : afin d’améliorer l’ergonomie et la sécurité pendant la pratique de la moxibustion, il est recommandé de couvrir préalablement la table de traitement d’une couverture ignifuge et de regrouper tous les instruments utiles pour la session de travail sur un plateau en inox (pince, moxa, briquet torche, étouffoir…).
Rédaction & photos Antoine Wegmüller – © 2022